Planus : « Changer de philosophie de jeu, un chantier »

Durant sa conférence de presse d’avant match face à Rennes, donnée jeudi, en plus d’aborder les soucis de communication des Girondins, Marc Planus a exprimé sa volonté de (re)voir un Bordeaux plus dynamique dans sa façon de jouer, moins calculateur dans ses attaques et capable de marquer des buts, quitte à en prendre aussi. Le N°27 défend aussi Francis Gillot au moment où la presse tente une comparaison avec Laurent Blanc, affirmant que « l’héritage » n’était pas le même pour les deux entraîneurs.

« Malheureusement, ce n’est pas dans notre mentalité. Pas dans celle du coach, du club. Le président essaye de nous libérer dans ce sens là. Après, il faudra l’assumer, car nous savons que vous serez (les journalistes) les premiers sécateurs derrière tout ça. On ne va pas se voiler la face. Jouer tout pour l’attaque, Certaines équipes le mettent en place, notamment Philippe Montanier à Rennes, dont la philosophie est d’attaquer énormément, ou encore Jean-Marc Furlan, qui a eu également ces principes à Troyes et à Strasbourg, des équipes qui jouaient très bien au ballon… J’ai connu des rencontres où Strasbourg jouait la quinzième ou seizième place, mais où on prenait, dans le jeu, des leçons de football, même à domicile… On arrivait à gagner à la fin, mais on se faisait malmener tout le match. Il faut accepter d’en prendre deux ou trois à domicile. Je ne suis pas sûr que vous soyez prêts, nous non plus, et le public également. Peut être que si nous arrivions à le faire de façon mesurée, ce qui est très difficile à obtenir, que nous montrions un peu plus de folie, le public jouera peut-être le jeu en nous poussant et peut être que nous y arriverons. Changer de philosophie du jour au lendemain, c’est un sacré chantier quand même. »

« Laurent Blanc, quand il est arrivé, il a fait venir Alou Diarra, notamment, et il avait une équipe qui avait joué la Ligue des Champions deux ans auparavant avec Ricardo, qui venait de la louper de peu à la dernière journée, et qui avait gagné la Coupe de la Ligue… Francis Gillot n’est pas arrivé sur les mêmes bases. On a critiqué l’héritage de Laurent Blanc, mais si on devait critiquer celui sur lequel Francis Gillot est arrivé après Tigana, et ce qu’il a eu à côté… C’était Pompéi ! Il faut faire attention. Ce n’est pas la même chose. Il faut en être conscient. Le travail qui a été accompli depuis trois ans est sérieux, nous donne de bonnes bases, sur lesquelles il faut s’appuyer. C’est sûr que nous manquons un peu de folie, mais ce n’est pas qu’aux coaches de mettre la folie, c’est aussi et surtout aux joueurs. C’est quelque chose qu’il faut travailler, ça ne vient pas du jour au lendemain. Le président est venu nous le dire ce matin : « Lâchez-vous », ça fait longtemps qu’il le dit… Quand on regarde, mathématiquement, nous sommes quasiment sauvés… On va essayer de se lâcher, mais ce n’est pas si évident que ça. »