Planus : « Il y a très peu de joueurs qui parlent »

Durant sa dernière conférence de presse de jeudi, diffusée sur Girondins TV (s’abonner version web ou version TV), l’expérimenté Marc Planus est revenu sur les problèmes de communication qui rongent le vestiaire et pénalisent les Girondins sur le terrain, en les empêchant de résoudre plus simplement certains problèmes de jeu en se parlant davantage sur le terrain.

« Dans le foot, j’ai toujours pensé que la chose la plus simple c’était de se parler. Des fois, ça permet de s’économiser des efforts comme des courses de 40 ou 50 mètres pour rien. C’est un problème générationnel. Quand je suis arrivé en pro, ça parlait dans tous les sens. On sentait une force collective. Là, il y a très peu de joueurs qui parlent. Pareil chez les jeunes… On a du mal à mettre en avant cette qualité là, celle de commander sur un terrain. Après, c’est à l’entraîneur de donner ou pas ce pouvoir aux joueurs. C’est facile de demander aux joueurs de parler si on ne suit pas leurs discours. Je l’ai constaté avec l’ensemble des entraîneurs que j’ai eu. Certains favorisent plus que d’autres les échanges entre joueurs.

Des fois, les entraîneurs nous arrêtent et nous disent qu’en nous parlant entre nous on peut résoudre les problèmes en faisant moins d’efforts. Mais même en le disant, les joueurs ne s’impliquent pas forcément beaucoup plus… Des étrangers, il y en a toujours eu, mais le problème est générationnel je le répète. A mes débuts en pro, si on avait le malheur de ne pas se déplacer ou de ne dire à un joueur à qui on passait le ballon s’il était seul ou si ça venait sur lui, c’était une perte de balle immédiate. Juste avec la parole ! Si les joueurs ne sont pas concernés par ça, chacun fera son petit boulot dans son coin. Mais aujourd’hui, le foot est analysé de façon individuel. Il y a moins de réflexion sur la zone… On aime bien pouvoir dire qu’un but est de la faute d’un joueur. Je ne sais pas pourquoi les mentalités ont changé. (…) Aujourd’hui, rigoler aux entraînements c’est pris comme du je m’en foutisme, surtout chez les jeunes. Celui qui met l’ambiance passe pour un GO du Club Med. La fougue, les jeunes doivent l’amener sur le terrain. Pas dans les vestiaires. »