Sertic : « D’une année sur l’autre, tout peut changer »

Toujours lors de sa venue, ce lundi 24 mars, dans Girondins Analyse (podcast à écouter ICI), Grégory Sertic a abordé, entre autres, la question des jeunes à Bordeaux et de leur insertion dans le projet du club, qui passe par une présence en Coupe d’Europe, mais aussi le sujet du jeu et des difficultés girondines à en produire davantage sur le terrain :

« On est dans le championnat français, donc on ne va pas se comparer à d’autres équipes européennes. On se compare à Lyon, Marseille… On arrive à être au même niveau qu’eux. Après, on est très critiqué par rapport à notre jeu. Mais les résultats des autres ne sont pas bien meilleurs. (…) Il y a beaucoup de jeunes, donc il faut peut-être aussi leur laisser le temps de devenir ce qu’étaient les équipes d’il y a quelques années. Le Bordeaux de 2009 n’est pas arrivé champion de France d’un coup. Il a fallu du temps, donc laissons ce groupe progresser car on peut arriver à quelque chose de bien. Ce qu’il s’est passé avec Ricardo, qui arrive alors que l’équipe a terminé 15ème et l’amène à la 2ème place, prouve que d’une année sur l’autre, tout peut changer…

Là, on va tout faire pour être européens, mais l’année prochaine on ne sait pas ce qui va arriver… Peut-être que les jeunes vont commencer à prendre plus confiance, plus oser, et réussir de belles choses. (…) Il y a de très bons jeunes à Bordeaux ! Crivelli, Jug, Younès Kaabouni, qui s’entraîne avec nous maintenant, le petit Badin, Thomas Touré aussi. Ils ont des qualités pour réussir, mais il y a une part de chance, il faut être là au bon moment. Ensuite, il y a des paliers à franchir. Passer de la CFA au monde pro c’est compliqué, passer de jeune pro à pro confirmé ça l’est encore plus. Quand t’es jeune, tu penses à sortir, mais ce n’est pas bon. Il faut savoir ce qu’on veut pour avoir un contrat et bosser plus à l’entraînement pour atteindre ses objectifs. Il n’y a que le travail qui paye.

Souvent, en France on pense à défendre le but qu’on vient de mettre. A l’étranger, vous avez vu les scores ? Même si on prend des buts on veut en mettre. C’est porté vers l’offensive. J’aimerais qu’on joue comme ça, un peu comme en Allemagne. (…) Mais même s’il y a peu de plaisir pour le public, il y a une ambition de tout le club d’être européen. Et on y sera. Comme ça, tout le monde sera content, on sera heureux tous ensemble. (…) Cette saison, à un moment, on a choisi le championnat plutôt que l’Europe, et on n’a pas été bon, ni dans l’un, ni dans l’autre. C’était une erreur. Titulaires ou remplaçants, on aurait dû faire mieux en Coupe d’Europe cette saison. C’est certain.

Aujourd’hui, le souci c’est peut-être qu’on ne prend pas autant de risques en matches qu’à l’entraînement. Dans la tête, il y a peut-être une peur de jouer. Moi j’aime relancer de derrière, prendre des risques, sortir balle au pied, jouer au sol… Le foot moderne c’est ça. (…) Parfois on est rentré dans une psychose de jouer devant et d’allonger car on avait deux grands avec Gui (Hoarau) et Cheicky (Diabaté), mais l’idée c’est de passer par les côtés pour faire la différence. Que ce soit Coco (Maurice-Belay), Diego (Rolan) ou Henri (Saivet), ils peuvent le faire. »