Hoarau : « Tout seul, j’aurais attaché une corde et lancé un compte à rebours »

Comme lors de son arrivée en janvier, Guillaume Hoarau, qui a accordé une entretien à France Football (numéro paru ce mardi), a expliqué une nouvelle fois les dessous de son passage en Chine (janvier – octobre 2013) au Dalian Aerbin, où les choses se sont mal passées, sur le plan humain avant tout.

« Quand tu arrives dans un pays et que tu es étranger, ça peut gêner certaines personnes. Après, évidemment, tu ne peux pas plaire à tout le monde. Quand t’as la barrière de la langue, en plus, c’est compliqué… Donc, j’ai fait le dos rond toute l’année. Et quand tu vois que ça te bouffe psychologiquement, tu n’insistes pas. C’était dur psychologiquement, parce que je n’étais pas épanoui. Même si ma vie n’avait pas changé, que je me réveillais tous les matins pour faire du foot, que le contrat était alléchant et que j’étais bien intégré, ce n’est pas passé au niveau de la direction. J’ai toujours mon préparateur physique en ligne. Il m’a dit que des choses avaient changé, notamment dans la direction. C’est vraiment dommage. »

« Tu as toujours une période où t’as envie de tout plaquer pour rentrer. Puis, au final, tu fais avec. Il faut se créer un univers dans lequel on se sent bien. Alors, oui, le compte en banque souriait, mais pas moi. Donc, à quoi bon ? De l’argent, je vais encore en gagner. J’ai pris ce qu’il y avait à prendre en huit mois et je suis rentré. Parce que c’était la meilleure des choses à faire. Mais au-delà de ça, c’est le top ! »

« Il faut être fort, parce qu’il faut aussi vivre. L’entraînement, c’est une fois par jour. Il faut que tu puisses faire ce que tu avais l’habitude de faire en Europe. Heureusement, mon cousin était là. Tout seul, j’aurais attaché une corde et j’aurais lancé un compte à rebours. Tout seul, c’est chaud. En famille, ça peut l’être aussi. Je ne sais pas si femme de footballeur, c’est compatible là-bas. Il faut sortir, s’ouvrir, et dans la ville où tu es, ils ne parlent pas anglais, c’est dur. Faire venir la famille, ce n’est pas évident. C’est loin, il faut un visa… Tout ça, tu t’en rends compte quand tu arrives sur place. Mais je n’avais pas le droit de me plaindre. Je savais qu’au moment même où j’allais le faire, tous les gens allaient dire que c’était bien fait pour moi, que je n’avais pas à faire ce choix-là. Beaucoup m’ont dit que j’avais fait n’importe quoi. Ces gens-là, il fallait leur prouver que j’étais un bonhomme. »