Rohr, Duga et Liza donnent leurs conseils

Jour J pour les Bleus de Didier Deschamps ! Ce soir, contre l’Ukraine, après le 0-2 de l’aller concédé vendredi, l’Équipe de France joue, au Stade de France, sa place pour le Mondial 2014 au Brésil… Et va devoir renverser une situation bien compromise. La même, au niveau du score en tout cas, que celle qu’avaient renversé les Girondins de Bordeaux un soir de mars 96 contre le grand Milan AC, battu 3 à 0 sur la pelouse du Parc Lescure et éliminé en 1/4 de finale de la Coupe UEFA.

Ainsi, Gernot Rohr, sur le banc lors de ce match, mais aussi Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu, alors jeunes joueurs du FCGB, se sont chacun livré à une séance nostalgie – et même à deux pour « Duga » – pour essayer de trouver des similitudes entre le cas des Bordelais de 96 et celui des Français de 2013.

Dugarry (sur l’antenne d’RMC) : « Je suis inquiet mais j’y crois. Battre l’Ukraine 2-0 n’a rien d’insurmontable si on y met les ingrédients. Il faudra faire le match contraire du barrage aller. Je pense que c’est lorsqu’on est au pied du mur qu’on arrive à trouver des ressources inimaginables. J’y crois même si cette équipe m’a trop souvent déçue. Je ne connais pas un seul joueur – pas même l’immense Zinédine Zidane – dont la carrière a été un long fleuve tranquille. Le contexte est différent du nôtre. Milan nous avait sous-estimé et avait pris ce match à la légère après le 2-0 du match aller. Le début de match a fait la différence. On ne pouvait pas répondre techniquement alors il fallait mette plus de rythme et d’intensité, on était très agressif. On a eu la chance de marquer dans la première demi-heure. On s’est rendu compte que c’était possible et eux ont continué à jouer sur un faux rythme. On était plutôt l’Ukraine et le Milan AC était l’équipe de France. »

(Dans La Provence) : « Vendredi, ce qui m’a choqué, c’est que les joueurs se sont fait manger, alors que ce devait être le match de leur vie. Pour préparer ce double rendez-vous, j’aurais fait une chose : j’aurais montré aux joueurs le barrage aller-retour face à l’Irlande, où on s’était qualifié avec la main (de Henry avant le but de Gallas en prolongation, ndlr). Pardonnez-moi l’expression, mais ces matches-là se gagnent avec les c…. Tu dois les finir en vomissant. Je ne sais pas si vous vous souvenez mais contre le Milan AC, Zizou (Zinedine Zidane) a vomi sur le terrain après notre troisième but. Zidane, le meilleur joueur de tous les temps ! Hier (vendredi), on n’a pas vu un Français vomir. C’est incompréhensible.

Encore une fois, je ne comprends pas. Tu as le droit de rater une passe ou un geste technique, mais tu n’as pas le droit de ne pas être combatif. C’est la chose la plus simple. Les Français doivent aborder le retour comme s’il agissait d’un match de coupe de France. Je crois qu’ils n’ont pas mesuré l’importance de ce barrage. Au bout, il y a la coupe du monde au Brésil. Le rêve absolu pour un joueur ! Je ne peux pas y croire.

J’espère qu’ils vont sauter à la gorge des Ukrainiens dès qu’ils auront le ballon ; s’ils perdent un duel, ils doivent faire faute ; ils doivent exercer un pressing permanent pendant tout le match. Je veux voir des mecs qui vomissent. C’est tout ce que j’attends de ce match-là. »
De son côté, sur l’antenne d’RTL, dans des propos repris par L’Express, Lizarazu rejoint son ancien collègue bordelais sur l’état d’esprit et avance une clé tactique supplémentaire, concernant Franck Ribéry et son utilisation :

« il faut libérer Ribéry. Les autres joueurs offensifs doivent prendre des initiatives, créer du danger. Sinon, ça va être marquage à la culotte sur Ribéry, et ça va très bien fonctionner, comme à l’aller ».