Niša Saveljić : « Le 6 à 0 à Parme… On avait peut-être une chance d’être champions d’Europe »

« Ce qu’il faut comprendre,
c’est que tu peux perdre 6 buts à 0 ; et ça on l’a malheureusement vécu ;
mais après on se réunit dans le vestiaire, tous, et on se dit qu’on
doit gagner le prochain match.
» : ces propos de Niša Saveljić, relayés hier, prennent encore plus de poids quand l’ancien défenseur des Girondins évoque, dans son entretien à ‘Girondins Analyse‘, le douloureux souvenir d’un 6 à 0 pris à Parme, en quart de finale retour de la Coupe UEFA 1998/99.

Les Bordelais, vainqueurs à l’aller 2 à 1 et futurs champions de France, avaient su rebondir après cette humiliation face aux futurs champions d’Europe parmesans. Et ‘Nino’ croit savoir pourquoi…

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« Je me rappelle d’un moment où Stanić ; monté sur un corner, avec Thuram, alors qu’on menait 2 à 0 au match-aller ; nous avait demandé : ‘Vous êtes dopés ou quoi ?!’, car on les dominait nettement. Ils avaient une équipe impressionnante. Et ils ont gagné la Coupe derrière, en finale contre Marseille, en ne perdant que contre nous. Mais au retour… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, c’est le foot. Dès le début du match, même si on tenait, on n’arrivait pas à jouer, et je sentais qu’ils étaient vraiment très forts. Avec Hervé Alicarte, en défense centrale, on a senti leur motivation, car ils étaient poussés par un grand public, et on n’a pas su défendre, à l’image de toute l’équipe. C’est comme ça. En tout cas, c’était, je pense, la très grosse déception de notre saison.

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(…) Ici, par rapport à la Serbie, j’ai aimé ce recul après la défaite. Au Partizan Belgrade, quand tu perds un match, c’est la fin du monde, il y a des analyses de fou, il faut tout changer, on te met la pression, c’est invivable. Tu as des cheveux gris au bout de trois jours (rire) ! Ici, et en France en général, voire en Europe, c’est toujours dur de perdre, mais il y a une super analyse faite ensuite, et on peut progresser dans tous les domaines, sportif et humain. J’ai beaucoup apprécié cela, cette culture. Ici, si tu te donnes à 100%, sur la durée, tu peux perdre. Je me souviens, après mon premier match avec Bordeaux, et notre victoire 1 à 0 contre Monaco, on perd 3 à 0 conte le Metz de Pirès et Pouget ; donc dans l’avion du retour j’avais mis la capuche sur la tête, je ne parlais pas… Et là, le président viens me voir : ‘Tu vas bien ? T’es malade ?’ ; alors je lui dis : ‘Non, mais on a perdu !’, et il me répond que ce n’est pas grave. Et en fait, c’était vraiment quelque chose de super de penser comme ça, car ça permet de mieux analyser après, et de progresser. Mais bon, quand on a perdu 6 à 0 à Parme, ça a laissé des traces psychologiquement, car on avait peut-être une chance d’être champions d’Europe… Qui sait ? On avait une super équipe, on jouait très bien, on avait gagné 2 à 1 à l’aller… Donc la déception était très grande, oui. Mais on a su passer à autre chose et avancer, car c’est la vie. Dans le foot, tout va tellement vite, tu peux passer à côté. »