Galère en Chine, bonheur en Suisse, gratitude envers Bordeaux : Guillaume Hoarau sans tabou

Depuis 2014, Guillaume Hoarau (33 ans) c’est déjà 66 buts et 23 passes décisives en quelques 90 matches pour le club des Young Boys de Berne, où il se sent très bien et pourrait finir sa carrière. Mais l’attaquant réunionnais, qui a laissé de bons souvenirs au Havre et au Paris SG, mais de moins bons à Bordeaux (3 buts en une quinzaine de matches, de janvier à mai 2014), a surtout de quoi regretter son année ratée en Chine, en 2013.

Sur le plateau de La Chaîne L’Équipe, l’ex international français (5 sélections) s’en est expliqué, revenant aussi sur son court passage aux Girondins et sur ses touches plus récentes avec… Lyon.

« La Chine, j’aurais dû attendre encore un peu…
J’arrivais en fin de contrat à Paris, je ne jouais plus beaucoup, on était vraiment beaucoup
d’attaquants, mais je voulais être champions avec Paris, donc j’attends la fin de saison. Mais mon agent m’appelle pour une opportunité de folie, même s’il sait que ce n’est pas dans notre façon de faire, mais il est obligé de la me la proposer… La Chine proposait énormément d’argent ! Donc je rentre chez moi, sur l’île, en parler avec ma famille, pendant que mon fils et sa mère sont à Bordeaux. C’est une
grosse décision à prendre, car je partais tout seul
, et pour moi ce n’était juste pas possible. En plus le délai de réponse était très court, mais j’y suis finalement allé, avec un cousin. Mais je ne suis pas resté car c’était invivable.


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Vous savez, quand il y a beaucoup
d’argent, il y a beaucoup de parasites
… Des personnes ont voulu s’immiscer et récolter un peu ce qui ne
leur était pas dû, les deux clubs de la ville de Dalian ont fusionné, avec des gens qui ne s’aimaient pas et ne pouvaient pas bosser ensemble, donc je me retrouve coincé car mon arrivée était voulue par certains et pas par d’autres… En gros, pour jouer, il fallait payer, et à la fin ils ne me laissaient même plus m’entraîner. Je n’ai même pas été payé en totalité, c’est toujours devant la justice. Je savais qu’on ne relance pas sa
carrière en allant en Chine, mais je m’étais dit que j’allais là-bas,
pendant trois ans, prendre ce qu’il y avait à prendre, avant de rentrer en Europe. Je n’y suis pas allé que pour l’argent, car il y avait aussi un projet de vie, de découverte, mais tout le contexte autour de moi était vraiment corrompu donc ce n’était pas possible.

(…) Après cet épisode, Bordeaux a pensé à moi et je les remercie vraiment parce que ça m’a fait beaucoup de bien. C’était un moment où j’avais vraiment besoin de rentrer au plus près de mon fils, et donc à Bordeaux, mais je n’ai pas retrouvé le rythme, en cours de saison, et j’ai dû partir. Après la Chine et Bordeaux, la Suisse donc, encore un déménagement (rire) ! Mais je me suis senti bien d’entrée, c’était paisible, donc je suis resté.

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(…) L’hiver dernier, mon agent m’appelle et me dit qu’il a eu un coup de fil de Lyon. Il y avait Florian Maurice et le coach au téléphone, qui voulait s’entretenir avec moi. Avec Bruno Genesio, on ne discute que du sportif, et du fait que Lyon a un système pour jouer avec un attaquant donc que si j’accepte de venir c’est pour être numéro 2. Lyon, ça ne se refuse pas, donc je lui ai dit que j’étais prêt à faire le pas, à venir et intégrer le projet. Et puis ça ne s’est pas fait, sans que je cherche trop à savoir pourquoi… Mais j’étais déjà très flatté qu’on pense à moi. Après, peut-être que certains au club ne voulaient pas que je vienne, mais je n’ai pas envie de polémiquer, car je suis bien où je suis, dans le club qu’il me fallait. Aujourd’hui, je n’ai plus 20 ans, je vois donc ce qui me rend le plus heureux : aux Young Boys, j’ai l’avantage d’être titulaire, de marquer plein de buts, de faire plaisir aux gens, de jouer la Coupe d’Europe. Ça m’étonnerait qu’un club français me propose ça, je suis lucide. J’ai 33 ans, je viens de resigner pour 3 ans, donc ça fera 36 ans… Après la Chine, je me suis battu pour avoir ce confort-là, et pour me sortir de cette situation-là…

(…) Si Marseille m’appelle ? J’aurai plus batterie sur mon téléphone. Non, plus sérieusement : ‘Parisien un jour, Parisien toujours’ ; je ne peux pas aller chez l’ennemi. Lyon ? Ce n’était pas pareil… Ceux qui ont fait Paris et Marseille tant mieux pour eux, mais moi non. Et puis l’accent, j’aime pas trop (rire). De toute façon, ils ne m’appelleront pas je pense. Mais je suis quand même Marseille, car il y a Dimitri Payet (réunionnais, comme lui, NLDR). On va dire que je suis un supporter de la Ligue 1 (rire) ! Mais y aller, non… »