Jocelyn Gourvennec : « J’aurais bien aimé avoir ma chance en Bleu, notamment avant le Mondial 1998 »

Avant de devenir le jeune et prometteur entraîneur que l’on sait, à la Roche-sur-Yon, à Guingamp puis à Bordeaux, Jocelyn Gourvennec a mené une belle carrière de joueur, dans les années 90 et 2000. Milieu offensif passé par Rennes, Nantes, Marseille ou encore Bastia, le Breton s’est remémoré, dans L’Équipe, certains moments clés de sa vie sportive. Né la même année (1972) qu’un certain Zinédine Zidane, et un an avant Johan Micoud, Gourvennec regrette notamment de ne pas avoir pu goûter aux Bleus, et confie avoir décidé de raccrocher les crampons le jour du dernier match de Zizou, afin de devenir entraîneur, par vocation.

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« Le joueur qui m’a le plus subjugué ? Zinédine Zidane. Je l’ai rencontré le jour où je me suis entraîné pour la première fois à Clairefontaine avec l’Équipe de France Espoirs (en mars 1993, pour un match entre l’Autriche et la France). À l’époque, comme j’étais le seul à jouer en D2 (au Stade Rennais), je n’avais donc encore jamais rencontré Zinédine en championnat, lui qui jouait à Cannes, en première division. Ce qu’il arrivait à faire avec le ballon, ses passes, ses dribbles, ses gestes… Je n’ai jamais revu ça depuis. Il avait le jeu en lui. Je me souviendrai toujours de cet entraînement sur le terrain Michel Platini… J’ai été sa doublure chez les Espoirs, mais ensuite, quand j’ai basculé chez les ‘grands’, en allant notamment à Nantes, vous aviez Djorkaeff, Corentin Martins, puis Micoud à ce poste… Il y a eu des grands numéros 10 en France, et ça a été dur pour moi, même si ça ne s’est pas joué à grand-chose. J’aurais bien aimé avoir ma chance en Équipe de France, notamment avant la Coupe du Monde 1998. Ça aurait été une expérience de plus, ça aurait flatté mon ego, mais ça n’aurait pas changé ma vie.

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(…) Le jour où j’ai décidé d’arrêter ma carrière de joueur (il jouait
alors à Clermont, en Ligue 2), je regardais alors la finale de la Coupe du Monde de 2006, entre l’Équipe de France et l’Italie, chez des amis, à Lorient.
Juste après la défaite des Bleus (1/1, 5/3 aux t.a.b.), je suis rentré
avec ma fille et ma femme et je leur ai dit : ‘J’arrête’… On savait que
Zidane mettait aussi fin à sa carrière ce soir-là. Peut-être que
j’attendais, assez inconsciemment, la fin de la Coupe du monde, qui m’avait
maintenu en éveil
. Dans ma tête, une fois la décision prise, je suis
instantanément devenu entraîneur. Ça reste un jour spécial pour moi. Ce
qui est marrant, c’est que trois ans après (en août 2009), je suis allé
faire mon stage de DEPF au Hertha Berlin, où Lucien Favre (l’entraîneur de Nice était alors le coach du club allemand) m’a accueilli pendant une
semaine. Et le site du centre d’entraînement était justement au stade olympique de Berlin, où avait eu lieu la finale du Mondial 2006. »