Michaël Ciani : « A la fin, Laurent Blanc n’était plus dedans, on le voyait même aux entraînements »

Encore lors de son passage sur le plateau du « Vestiaire » (SFR Sport), hier soir, l’ancien stoppeur bordelais de 2009 à 2012, Michaël Ciani, désormais au FC Lorient, a raconté comment le départ de Laurent Blanc de son poste d’entraîneur du FCGB pour devenir sélectionneur de l’Équipe de France avait ‘tué’ le collectif aquitain.

« Je pense que ce départ-là nous a ‘tués’, car on était vraiment en très, très bonnes relations avec le staff de Laurent Blanc et de Jean-Louis Gasset, et tous les autres. Tout se passait très bien, et le fait qu’il nous dise ça, ça nous as touchés, vu le timing, et du coup… On était sur une fin de saison très importante, avec la lutte pour le titre de champion de France, mais je pense que, inconsciemment, Laurent Blanc s’est sorti mentalement du championnat. C’est probablement pour cela qu’il a pris le risque de mettre la même équipe pour la finale de la Coupe de la Ligue et le quart de finale aller de la Ligue des Champions à Lyon, trois jours après (deux défaites 3 buts à 1, contre Marseille et à Lyon, NDLR). J’ai l’impression qu’il n’était plus dedans, et ça on le voyait même aux entraînements… Le plus perturbé par tout ça, c’était lui.

(…) Il a essayé de cacher son départ pendant un petit moment, mais tous les matins, dans les journaux, on voyait l’info faire les grands titres. Donc il a fini par nous le dire. Et son comportement s’en est ressenti. Pour un joueur, vu qu’on est sur le terrain, on reste dedans, on veut gagner, mais c’était compliqué pour lui, donc on était touchés. Surtout les joueurs qui avaient eu une très bonne relation avec lui, car ils savaient qu’ils n’allaient plus travailler avec lui. On ne ressentait pas de trahison, mais on a été déçus par cette annonce, car elle arrive quand on commençait à perdre des points, à se faire rattraper par Marseille, contre qui on perd la finale de la Coupe de la Ligue. On se fait éliminer en Ligue des Champions par Lyon après avoir gagné le retour 1 à 0 chez nous, mais en ayant perdu l’aller 3 à 1… C’est dur pour nous. Et lui il avait vraiment un comportement détaché. Je l’ai vécu comme ça, je n’étais pas le seul. Derrière, il s’est concentré sur la France, et, avec le recul, on ne peut pas lui en vouloir, car c’était une annonce importante, même si on doit rester professionnel vis-à-vis du club. Ce n’est pas non plus la faute du président de Bordeaux, c’est à cause de la la fédération, qui a fait ingérence… »