So Foot : « Trop de médias et de supporters n’ont jamais réussi à cerner Jean-Louis Triaud »

Journaliste à So Foot (et supporter des Girondins), Mathias Edwards a publié un article, A LIRE ICI, afin de saluer les plus de 20 ans de présidence d’un certain… Jean-Louis Triaud, qui n’est désormais plus le président des Girondins de Bordeaux (dont il dirige encore symboliquement le Conseil d’Administration).

Extraits :

« Jean-Louis Triaud président des Girondins de Bordeaux, c’était cela. Un homme de passion avant tout, avec ses défauts et ses qualités, ses rapports fluctuants avec les supporters, sa communication insupportable pour les uns, authentique pour les autres. Et ces clopes, parfois taxées à des supporters accoudés aux rambardes du centre d’entraînement. Ce jeudi 9 mars, ce volet long de vingt et un ans de l’histoire des Girondins s’est refermé dans un claquement assourdissant, prenant tout le monde de court. À 14h34, Stéphane Martin, financier de 46 ans, a pris ses fonctions de président délégué exécutif des Girondins de Bordeaux. Un salarié remplace un bénévole. Un banquier redécore le bureau d’un passionné. Cela doit être ça, qu’on appelle « le sens de l’histoire ».

(…) En plus de sa gestion jugée parfois frileuse, la communication de Jean-Louis Triaud peut également agacer. « Internet m’emmerde. Twitter, je ne sais pas comment ça fonctionne. C’est de l’information par le bout de la lorgnette ». Celui qui a aujourd’hui 67 ans n’a jamais caché son mépris pour les nouveaux moyens de communication, à l’heure où tout y est analysé. Idem pour les talk-shows, animés par des éditorialistes à qui il reproche de ne jamais sortir de leurs studios, mais d’être au courant de tout ce qu’il se passe dans son club. Le constat a le mérite de la franchise, mais ne pousse pas certains médias à le ménager, dès que le navire girondin tangue un peu trop. Pourtant, « JLT » était peut-être le tout dernier dirigeant de grand club français à décrocher son téléphone dès qu’une mise au point était nécessaire, qu’il estimait sa parole indispensable à la rédaction d’un papier. Et ce, même si l’accueil n’était pas toujours chaleureux. Un « Qu’est-ce que tu m’emmerdes alors que je suis à la pêche » n’étant jamais à exclure. C’était aussi ça, le personnage Jean-Louis Triaud, que trop de médias et de supporters n’ont jamais réussi à cerner, préférant se vexer plutôt que de discerner la malice et le second degré qui le caractérisaient. Désormais, il devra se cantonner au rôle de président du conseil d’administration des Girondins, sans un pouvoir exécutif. Si, en conférence de presse, il fait mine de pouvoir enfin « faire tout ce [qu’il a] négligé pendant vingt ans, parfois les week-ends en famille, la viticulture malgré tout même [s’il a pris sa] retraite, et [son] handicap au golf a besoin d’un sérieux progrès », mais on devine le sexagénaire déçu. Car c’est bien Nicolas de Tavernost, le pote d’enfance, qui a décidé de l’écarter. Copains d’avant, vraiment. »