Jussiê : « Il y a dix ans, j’ai l’impression qu’il y avait plus de jeu et que c’était plus compétitif »

Au surlendemain de la première, nous postons donc la deuxième (et dernière) partie de notre interview de Jussiê.

Bien décidé à se trouver un club, l’ex attaquant des Girondins (33 ans, libre) n’est pas tendre avec la Ligue 1, où il joue depuis une douzaine d’années, entre son passage à Lens et sa période bordelaise.

« Depuis que je suis arrivé, je trouve que le niveau de la Ligue 1 a baissé ; et l’arrivée d’investisseurs, comme au PSG, ça ne fait que démontrer des moyens financiers trop différents entre les clubs. Les moyens ne sont pas les mêmes. Derrière le Paris Saint-Germain, Lyon et Monaco arrivent à s’en sortir plus ou moins intelligemment, avec les mercatos et leur centre de formation. Ils ont une façon de faire, de manière à bien être toujours présents dans les trois premières places. Après, concernant ces investisseurs, je crois que ça ne fait que creuser l’écart avec le reste des équipes à mon sens. Il y a dix ans, j’ai l’impression qu’il y avait plus de jeu et que c’était plus compétitif. Quand le nouveau Paris est arrivé, ils ont tout cassé et tout gagné, mais le niveau de la Ligue 1 est faible pour moi. La question que je me pose c‘est (il hésite)… Je respecte tous les supporters, et je vois peut-être le foot d’une autre manière, mais je ne me vois pas aller au stade tout le temps pour voir un jeu banal. Donc quand je vois les gens qui dépensent de l’argent pour aller voir les matchs, en plein hiver, et que les choses ne marchent pas sur le terrain… A un moment donné, je comprends très bien que c’est difficile, il faut pas déconner non plus ! Il n’y a pas d’enjeu, c’est pas très beau a voir.

Je ne connais pas tous les clubs, mais je pense qu’il y a un vrai travail a faire sur les centres de formation, déjà. Après, c’est surtout une question de mentalité : les clubs, en France, pensent petit : « si on reste en Ligue 1, déjà, c’est bien ». Quand on voit les discours des présidents ou des entraîneurs… Il y a un gros côté financier et entreprise qui fait qu’on fait le minimum et qu’on prend le moins de risques possible pour survivre. On ne peut même pas comparer avec l’Angleterre ou l’Espagne. Même l’Italie est plus attractive que la Ligue 1, alors que ce n’est pas très beau à voir là-bas non plus. »