JLT : « Je ne dirai jamais qu’on ne doit pas monter plus haut que la 7ème place »

Tandis que la qualification en Coupe d’Europe été très clairement fixée comme objectif par l’actionnaire, M6, et le coach, Jocelyn Gourvennec, le président Triaud est, lui, toujours prudent quand il s’agit de parler d’objectifs concrets. S’il reconnait, interrogé par GOLD FM, que l’Europe, et donc une place dans les 4 ou 5 premiers est souhaitée par les Girondins, il nuance grandement en mettant en avant le contexte.

« Je tiens chaque année ce compte, et je pense être à peu près dans le vrai, mais je vois qu’on a 5 points de plus que la saison dernière à la même époque ; 19 contre 14 ; en ayant joué des équipes comparables. On a battu Saint-Étienne à domicile, là où on avait perdu la saison dernière, on a été gagné à Lyon… Il faut qu’on reste dans ces temps de passage, mais je suis agacé quand je lis et j’entends qu’on est encore dans la course à l’Europe car avec 7 ou 9 points pris à domicile contre Angers, Caen et Nancy, au lieu de 2, on serait très bien classé. Le minimum acceptable aurait été 6, mais nous, avec seulement 2, on est les champions du monde des mauvais résultats à domicile contre les petits. Les équipes devant nous ne peuvent pas dire ça, car elles arrivent plus souvent que nous à gagner à domicile contre les formations moins bien classées. Nous, heureusement qu’on a compensé en allant prendre des points à l’extérieur…

(…) Si l’Europe est une obligation ? On ne peut pas dire cela, car c’est surtout une question d’envie d’y aller. Un objectif, qu’est-ce que ça veut dire après tout ? Vous savez, quand on parle de 7ème place car on a le 7ème budget du championnat, ça ne veut pas dire qu’on vise la 7ème place. On n’assure rien du tout en étant 7ème. Disons que c’est la plus mauvaise place qu’on espère, celle qu’on ne doit pas dépasser. C’est le plancher. Je ne dirai jamais qu’on ne doit pas monter plus haut, mais je rappelle que Nicolas de Tavernost n’est pas sur le terrain, et que moi non plus. Dans les autres clubs, à part Paris, et encore, personne ne va annoncer la place qu’il va occuper à l’avance. Monaco ou Lyon, ils veulent être dans les 3 premiers, donc nous on voudrait être, même si c’est très facile à dire, entre la 3ème et la 5ème place. Voilà. Les deux premières places, on va dire qu’on les laisse aux plus riches qui ont ‘acheté’ leurs place ; Paris et Monaco. Ensuite, nos concurrents directs les plus redoutables c’est Lyon, Saint-Étienne et Nice, la bonne surprise du début de saison, à qui je ne souhaite que du bonheur. Mais Saint-Étienne a, je trouve, plus démontré qu’eux car cela fait longtemps qu’ils sont réguliers dans le top 5. Attention à Rennes, Toulouse, aussi, mais c’est très serré et chacun peut vite rentrer dans le rang.

(…) La pression ? On voit ailleurs que ça n’aide pas forcément, il ne faut pas tout simplifier et dire n’importe quoi, sinon je paye de ma poche des gens pour venir insulter nos joueurs pendant les matches et on termine champions du monde. Le confort ? A Bordeaux, il y a le Virage Sud qui manifeste sa désapprobation, et on l’entend bien. Une année, j’avais annoncé qu’on visait le podium et de jouer la Ligue des Champions, clairement, dans le vestiaire, partout. Au final, on n’avait pas réussi à l’avoir et j’en avais pris plein la figure de la part de l’entraîneur, de tout le monde, comme quoi j’avais trop mis la pression sur les joueurs. Ils ont forcément besoin d’avoir une pression, mais il y a des limites. A Marseille, ils ont sifflé, ils ont déserté, ils ont mis des pancartes de chèvres en tribunes, mais cela n’a pas aidé l’équipe à gagner et ils ont perdu énormément à domicile. Ce n’est pas avec des artifices qu’on peut s’en sortir, mais par le jeu, par le talent. Et on en a dans l’effectif. »