Riolo : « Quand Gourvennec dit ‘Je comprends le projet’, il ne suffit pas qu’il le dise »

Réagissant aux propos de Jocelyn Gourvennec tenus sur RMC quelques heures plus tôt, Daniel Riolo a, dans « L’After Foot » de cette même radio, balayé rapidement la situation des Girondins de Bordeaux. Un club toujours malade à ses yeux, malgré un potentiel pour s’améliorer, dans une Ligue 1 où il sent du changement, surtout au niveau des directions avec l’arrivée de nouveaux actionnaires à Nice, Marseille et Lille.

« Est-ce que des clubs comme Saint-Étienne ou Bordeaux, et d’autres, ne sont pas un peu en train de devenir des ‘wagons de marchandises’ de la Ligue 1, loin derrière les locomotives du championnat, mais aussi le vent de fraicheur de certains clubs et de changement chez d’autres, qui mettent en place de nouveaux modèles et de nouvelles structures ?  C’est ça la question qu’on peut se poser si on parle de la Ligue 1 qui devient un peu plus attractive, avec pas mal de grands noms, notamment étrangers, à Paris, Monaco, Nice, Marseille, Lille qui amènent des capitaux et des compétences. Aujourd’hui, un club du type Bordeaux, il doit se trouver un vrai modèle. Déjà, prendre Gourvennec, c’est bien. C’est un jeune coach de la nouvelle tendance qui est très intéressant dans son discours et pour qui j’ai de l’estime, car je pense qu’il a de bonnes idées. Maintenant, il y a tout le club autourLe centre de formation est très faiblard, avec beaucoup d’anciens dont on ne sait pas très bien ce qu’ils font ; surtout des heures de présence je pense ; le président est complètement à la ramasse, largué, on ne comprend rien à la structure, entre Ramé, Trésor et tous ceux qui sont au château du Haillan. Prendre Gourvennec, c’était une idée originale et intéressante, mais derrière on va chercher Ménez pour copier Nice avec Ben Arfa et s’axer sur ça, mais ce n’est pas du tout dit que ça marche de la même façon, et je crois que ça ne marchera pas de la même façon.

Quand Jocelyn Gourvennec dit ‘Je comprends le projet’, il ne suffit pas qu’il le dise. J’aimerais bien qu’il l’explique, parce que moi je ne le comprends pas. Mais je pense qu’il y a toujours un salut possible pour des clubs comme ça, et pas de fatalité à l’échec. Déjà, recruter un bon entraîneur, remettre le club à l’endroit au niveau de toutes les structures, et après… Si tu dois être derrière les locomotives du championnat qui existent déjà et qui vont se faire, mais que tu te trouves un style, que tu fais plaisir à tes supporters, que tu n’es pas chiant à regarder, que tu attires du monde et que tu redonnes fierté et dignité à tous les gens qui supportent Bordeaux ; qui sont très nombreux en France ; et ben y a pas de problèmes ! Si Bordeaux doit être 6ème, parce que devant les autres sont plus forts et ont plus de moyens, et qu’ils ne dérapent pas, il n’y aura pas de honte à cela. Ce serait une sorte de hiérarchie par les moyens financiers. Mais déjà, que le club soit au taquet de ses possibilités ! Bordeaux, c’est quand même un sacré club : les structures sont belles, il y a un nouveau stade, une ville, une histoire, et on a l’impression que le club stagne depuis des années. Depuis le titre de 2009 en fait, donc ça commence à dater. Il y a un vrai potentiel… Comme ailleurs dans cette Ligue 1 où il se passe quelque chose. J’attends de voir. »