L’analyse tactique de PSG – Bordeaux

A lire sur le site ChroniquesTactiques.fr : une analyse complète, avec notamment des vidéos à l’appui, du match de samedi entre le Paris Saint-Germain et les Girondins de Bordeaux, gagné 2 à 0 par le PSG lors de la 8ème journée de Ligue 1.

Car, comme le coach, Jocelyn Gourvennec, l’a expliqué à demi-mots, la tactique, bien plus que la simple « envie », a beaucoup pesé dans cette rencontre, où les choix de l’ex technicien de Guingamp n’ont pas payé.

« Si le Breton a changé de système, c’est en raison des principes de jeu qui régissent son milieu de terrain lorsqu’il doit défendre. Lorsque l’adversaire relance, les milieux girondins sont orientés sur leurs adversaires directs (contre Paris : Rolan-Meunier, Malcom-Kurzawa, Sertic-Matuidi, Verratti-Plasil). Une priorité qui peut laisser de grands espaces dans leur dos, surtout avec un Verratti qui peut aspirer Plasil très loin de ses partenaires en décrochant. Pour affronter Paris, Gourvennec a donc choisi de placer un joueur entre ses deux lignes défensives (Toulalan), afin de combler les espaces en naviguant sur la largeur.

Le problème, c’est que ce choix tactique a surtout réduit la présence bordelaise dans la zone du n°6 adverse. C’est d’ailleurs exactement ce dont le coach a parlé après le match en évoquant son choix d’« avoir voulu densifier le milieu ». Associé à Rolan dans la zone de Gonalons à Lyon, Ménez s’est retrouvé seul dans la zone de Thiago Motta. Déjà loin d’être le plus actif défensivement contre l’OL, l’ancien Parisien n’a pas été plus impliqué contre son ancien club. Résultat, un Thiago Motta en liberté, libre de se régaler des espaces entre les milieux girondins et de leurs mauvaises orientations (en particulier celles de Plasil, qui devait surveiller Verratti). Le problème des Girondins était double : forcés de multiplier les allers-retours d’une ligne pour cadrer leur adversaire direct (attaque) à l’autre pour réduire les espaces (milieu), Plasil et Sertic ont passé les vingt premières minutes de la rencontre à courir dans le vide. En face, les Parisiens ont pu construire à leur guise et n’ont jamais été dirigés dans les couloirs, où Bordeaux était en mesure de poser ses pièges.

(…) Plus que le système de jeu (4-4-2 ou 4-1-4-1), ce sont bien les orientations défensives des quatre milieux de terrain qui ont posé un problème tactique aux Girondins, contribuant à créer beaucoup trop d’espaces à combler pour leur défense. Si ce principe doit rester dans les semaines à venir, il devra être accompagné de plusieurs petits ajustements (attaquant plus actif, défense plus haute…). La solution passe par là pour Bordeaux, plus que par une remise en question totale du travail accompli jusqu’ici. Maintenant que Lyon et Paris sont passés, les Girondins ne vont plus croiser une seule équipe susceptible de dominer la possession (plus de 55%) face à eux d’ici la trêve. Pour eux, la priorité pour progresser se situe au niveau de l’utilisation du ballon (afin d’éviter de voir se reproduire les scénarios angevin ou caennais…). »