Ménez : « Va voir les gens qui me connaissent et tu verras. Il y en a peu qui te parleront de moi en mal »

Dans la foulée*** de sa conférence de presse de présentation, le nouvel attaquant bordelais, Jérémy Ménez, s’est livré pour Onze Mondial.

L’ex milanais évoque longuement son tempérament entier, qui lui a valu une image plutôt très négative, lui qui se défend d’être une mauvaise personne et qui développe d’ailleurs un discours plutôt intéressant et réfléchi.

« Dans le monde du foot t’es aimé quand tu fais du cinéma. Moi, je ne fais pas de cinéma. Je n’ai jamais été faux. Je n’ai jamais dit des choses que je ne pensais pas, je ne cherche pas à faire des trucs pour me faire aimer. Soit tu me prends comme je suis, soit… tant pis. Je n’ai pas besoin de me créer un faux personnage pour me faire apprécier. Je pense à plein de monde (sourire). Mais je ne te le dirai pas. Je ne suis pas là pour faire de la polémique.

Pour ceux qui disent que les footballeurs gagnent trop d’argent, qu’ils viennent s’entrainer une heure avec moi et ils vont voir. Je suis d’accord, ça fait beaucoup d’argent. Mais c’est dur d’être footballeur. Il y a beaucoup de concessions à faire. Pour ceux qui sont internationaux et qui jouent la Ligue des Champions, ils ne sont jamais chez eux. Ils ne voient pas leurs enfants ni leur famille.

Les réseaux sociaux, ce n’est pas que je n’aime pas mais ce n’est pas vraiment pour moi, tout ça. C’est bien, les gens qui t’aiment peuvent te suivre etc. Mais selon moi, la vie privée, c’est précieux. La limite peut facilement être dépassée. Ça joue peut-être en ma défaveur mais bon. Je suis un peu timide. Je ne suis pas fermé mais quand je ne connais pas, je suis méfiant. Si ta cote monte parce que tu es gentil sur facebook, c’est grave ! Alors ça va peut-être te permettre de faire changer l’opinion des gens sur toi… Moi, je n’en vois pas la nécessité. La communication, c’est bien, j’en fais tous les jours en appelant ma famille pour leur dire ce que je fais. Un community manager ? Si je fais un truc, je le fais moi-même. Pourquoi prendre quelqu’un ? Je suis un grand garçon, je fais tout, tout seul (Sourire).

Va voir les gens qui me connaissent et tu verras. Il y en a peu qui te parleront de moi en mal. C’est ça le plus important pour moi. (Il réfléchit longuement) Tous les joueurs avec qui j’ai joué, ça s’est toujours bien passé. Ils n’ont pas une mauvaise image de moi. Ce sont les personnes externes aux vestiaires qui pensent ça. Ils ne me connaissent pas. (…) Ouais, c’est une injustice ! Tu ne peux pas juger une personne que tu ne connais pas. C’est impossible. Mais je fais abstraction, je m’en fous. Ça fait dix ans que c’est comme ça de toute façon. Le plus important, c’est d’être aimé par les joueurs avec qui je joue tous les jours. Après, tu veux que je fasse quoi ? J’ai toujours été comme ça. Bon, c’est vrai que j’ai déjà fait deux, trois trucs cons que je n’aurais pas dû faire. Mais qui n’a jamais fait d’erreurs dans sa vie ? OK, on est des footballeurs, OK on gagne de l’argent mais on est des êtres humains avant tout. Tu ne sais pas le problème qu’un joueur peut avoir dans sa vie, tu ne sais pas ce qu’il y a dans sa tête. L’argent, c’est bien, mais quand tu as des problèmes, ça ne veut plus rien dire. »

*** MISE A JOUR (à19h55) : Comme vous nous l’avez fait remarquer sur les réseaux sociaux, les propos ne sont pas du tout tenus « dans la foulée de sa conférence de presse de présentation ». Bien que l’article ait été publié ce 2 août ; avec une mise à jour, ce qui nous a induit en erreur ; l’interview date d’avril dernier, quand Jérémy Ménez était encore joueur du Milan AC et était donc très loin de Bordeaux.

Nous présentons nos excuses pour cette erreur. Ça nous apprendra à lire un peu trop vite les chapôs.