L’avis de Ramé sur Lloris et son capitanat

Dans un long et intéressant entretien pour le site de So Foot, le nouveau Directeur Technique des Girondins de Bordeaux, Ulrich Ramé, ex gardien de but international français (12 sélections, vainqueur de l’Euro 2000 en tant que 3ème gardien), capitaine et même coach du FCGB, a donné ses analyses sur les Bleus de Didier Deschamps, et notamment sur Hugo Lloris, gardien et capitaine de l’équipe de France pendant l’Euro à domicile.

« Il réalise un excellent début de compétition, dans son double rôle de gardien et de capitaine. Il s’est bien adapté à une défense quasiment inédite, même si ce sont des joueurs qu’il a déjà côtoyé. C’est très positif. (…) Sur les très bonnes pelouses, le ballon va plus vite, et sur les moins bonnes, on risque les faux rebonds. Donc dans tous les cas, il y a forcément des avantages et des inconvénients pour le gardien. Mais s’il est dans son match, concentré, il s’attend à tout. Il est prêt pour tout. Les ballons flottants, les mauvais rebonds sur une mauvaise pelouse, les ballons qui prennent de la vitesse sur un billard. Le seul paramètre du jeu d’un gardien qu’une mauvaise pelouse peut faire évoluer, c’est le jeu au pied. Sur un mauvais terrain, il sera obligé de contrôler avant de dégager ou faire une passe, il ne prendra pas le risque de relancer vite en une touche.

(…) Je conçois le fait que certains estiment que le capitaine doive être au cœur de l’équipe. Après, tout est question d’interprétation et de réalisation, il vaut mieux de toutes manières avoir plusieurs relais sur le terrain. Le brassard désigne plus qu’un relais, le capitaine doit être exemplaire sur et en dehors du terrain et avoir un message porteur dans le vestiaire.

(…) Je ne vois pas pourquoi un gardien ne pourrait pas le porter. On ne peut pas stigmatiser ou généraliser. Il faut savoir ce qu’un entraîneur attend de son capitaine. Je trouve ça délicat de statuer que la nouvelle génération n’est pas mature. Donner le brassard à un jeune pour le responsabiliser, cela me paraît compliqué, mais le confier à un joueur qui a du mal à exprimer ses qualités de leader, cela peut le booster. C’est par exemple ce qui avait été fait avec Henri Saivet. »