Jacquet : « Je n’aurais jamais pensé que le petit Stéphanois que j’étais puisse arriver à faire un grand truc avec ce Bordeaux »

Champion du Monde en 1998 comme sélectionneur de l’Équipe de France et à la tête du grand Bordeaux qui avait dominé la France dans les années 80, AImé Jacquet, interrogé par le site des Girondins, s’est rappelé du bon vieux temps.

« Je dis toujours quelque chose qui surprend : le club existe par le président ; il n’y a pas de club sans président. Mais sur le terrain : c’est l’éducateur, le maître… D’ailleurs, même au plus haut niveau, l’entraîneur, c’est l’homme le plus important du terrain. Ceux qui n’ont pas compris ça, encore, c’est grave ! C’est à l’image de ce que je viens de voir ici, à Belin-Béliet, pour les 70 ans du club, soit des gens dynamiques, présents, qui laissent leur argent, leur temps… Ils encadrent ces associations qui sont merveilleuses… et heureusement qu’on à ça ! Pour réunir les gens, pour retrouver la convivialité… parce que le foot, c’est la convivialité ! Et je me bagarre toute l’année pour ça. J’adore le football de base, j’adore voir les petits jouer. Les plateaux, j’en ai fait des centaines ! Je suis très heureux d’être là.

(…) Il y a plein d’images dans cette région : d’abord, la chance d’avoir été ici, à Bordeaux, dans les années 1980, dans un club historique, qui avait un projet. Et on l’a mené jusqu’au bout, le projet ! On a refait le Haillan, le stade… on a tout fait ! Et je suis très fier de ça ! Ensuite, la Coupe du Monde, c’est un petit clin d’œil, par rapport à ce défaitisme qui est français… et qui, malheureusement, n’a pas lieu d’être, parce qu’on a des gens tellement brillants. Et je pense, modestement, avoir bien réussi mon coup, envers et contre tout… Et je suis, là-aussi, très heureux d’avoir réussi ce projet.

(…) Je suis bien placé pour savoir qu’on a tous des années un peu difficiles, et des moments délicats à gérer, mais la chance qu’on a, c’est que c’est comme le ballon : c’est rond, donc ça tourne ! Puis ça revient, ça repart… Je l’ai dit en amont : c’est un grand club, Bordeaux ! C’est un club historique. Avant moi, il y a eu de grandes équipes, avec Monsieur (Salvador) Artigas et compagnie, de grands joueurs… qui ont donné. J’ai beaucoup de respect pour le club et, le fait d’avoir fait un petit cheminement avec les Girondins de Bordeaux, je dois avouer que c’est une grande fierté. Parce que je n’aurais jamais pensé que le petit Stéphanois que j’étais puisse arriver à faire un grand truc avec ce Bordeaux… Mais il y avait un grand président, il y avait du monde, des politiques, Jacques Chaban-Delmas, et tous étaient là pour nous donner le coup de main pour réussir quelque chose. C’est pour ça qu’aujourd’hui c’est spécial. C’est donc un petit clin d’œil vis-à-vis du football de base, ainsi qu’un autre, par rapport au grand respect que j’ai pour ce grand club. »