Obraniak : \ »Dieu sait que j\’étais bien à Lille et à Bordeaux\ »

Dans la deuxième partie de son interview pour les sites ToutLeMondeS’EnFoot et FootballSki, l’ancien milieu offensif bordelais Ludovic Obraniak aborde longuement son vécu sportif et humain à l’étranger, lui qui a joué en Allemagne, en Turquie et évolue désormais en Israël, en plus d’avoir connu la sélection polonaise. Extraits :

« Les nouvelles rencontres, c’est clairement ce qui m’a d’abord poussé à découvrir l’international, et aller voir des choses. J’aurais pu rester dans mon confort à Lille ou à Bordeaux, par exemple, mais j’avais envie de découvrir l’étranger. Au plus profond de moi, j’avais besoin d’aller voir ailleurs. Et pourtant, Dieu sait que j’étais bien à Lille et Dieu sait que j’étais bien à Bordeaux. Ça m’aurait embêté de finir ma carrière en ne connaissant que la France. Après, ça n’engage que moi, mais j’aurai trouvé ça dommage de faire ce métier là et de ne pas pouvoir découvrir autre chose. En l’occurrence j’ai été servi ! (rires)

(…) Personnellement, n’ayant pas participé à qualifications pour l’Euro 2016, je me vois mal revendiquer quoi que ce soit à deux mois de l’Euro. Le sélectionneur Adam Nawałka a toute mon amitié et quand je suis revenu, j’ai déclaré que je ne me permettrai plus de dire une nouvelle fois, de façon un peu volage, que « la sélection, c’est terminé pour moi ». Là, en l’occurrence, elle l’a été, car je ne jouais plus. Aujourd’hui, il y une nouvelle génération qui fonction bien, qui va aller à l’Euro où ils vont surement faire de grandes choses dans cette compétition. Mais en tout cas, il sait que pendant son mandat, quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, s’il a besoin de moi à n’importe quel niveau, je répondrai présent. Il m’a redonné la foi. Il m’a fait prendre conscience de ce que c’était de jouer pour la sélection nationale. Parfois, tu as tendance à oublier et la discussion qu’on a pu avoir tous les deux à Bordeaux a été salvatrice pour moi. Rien que par rapport à ça, il a touché quelque chose de sensible chez moi. J’ai beaucoup de respect, d’admiration et d’amitié pour lui donc si un jour il a besoin de moi, il n’a qu’à téléphoner et je répondrai présent. L’équipe nationale, ça me manque aussi. C’est quelque chose qu’il est difficile d’oublier et de raccrocher. Mais je ne me fais pas d’illusion non plus, je ne vais pas faire l’opportuniste de service alors qu’aujourd’hui, il y a un groupe déjà établi, mais s’il faut quelqu’un pour compléter, je serai toujours là.

(…) Pour mon après carrière, je dois vous dire que ça change beaucoup dans ma tête. Ma vision a évolué d’année en année. À une époque, je n’avais aucune envie de devenir entraîneur ou ce genre de chose. Aujourd’hui, je commence à y penser sérieusement. Mais j’aimerai être formé très rapidement avant ou après la fin de ma carrière. Connaitre toutes les composantes du football. Passer tous les diplômes pour être entraîneur, savoir un peu ce qui se passe de l’autre côté de la scène.Nous, les joueurs, on a été sur le devant de la scène, mais derrière il y a des gens qui sont tout aussi importants que les gens sur le terrain. J’aimerais connaitre le maximum de choses de ce qu’il se passe derrière le rideau. J’ai aussi une vraie envie d’avoir un pied dans les médias, que ça soit de la radio, de la télévision. L’analyse de match, le débat, ça me passionne. Je vois que le monde du football commence à se muter, on voit beaucoup d’anciens joueurs ou des coachs aujourd’hui dans les médias. Je trouve ça bien, qui est mieux placé que des personnes ayant baigné dans le milieu pour en parler ? La génération 98 a montré l’exemple, la mienne, dix ans après, a moyen d’emboîter le pas. Les personnes en place aujourd’hui ont de la qualité … »