F. Brunet : « Maintenir, aujourd’hui encore, une belle tribune populaire, dans un stade où la présence de l’argent a quand même été exacerbée »

Toujours lors de son dernier entretien médiatique, pour « 100% Supporters », le représentant des Ultramarines, Florian Brunet, a pu effectuer un rappel des grandes dates de l’histoire du principal et plus ancien groupe de supporters des Girondins de Bordeaux ainsi que le fond de leur action et de leur engagement.

« La création du groupe, elle date de 1987. Mais il y avait déjà un embryon de supportérisme au début des années 80, et qui a commencé, peu à peu, à ressembler à un groupe ultra. La rencontre déterminante, ça a été le déplacement à Turin en 85, pour Juventus/Bordeaux, très chaud à l’époque. Le match retour avait été alors fondateur d’une certaine mentalité. Mais ce phénomène, il n’est pas que chez nous. Marseille, Nice etc ont été fortement inspirés aussi par les ultras italiens. Donc, notre groupe a démarré en 87, combattu par Claude Bez les premières années, ce qui a permis de se forger une identité forte. Il y a eu un développement dans les années 90, et la descente en D2 a permis de ressouder ceux qui restaient, et après  il y a eu de belles années, avec une finale de Coupe d’Europe en 96.

C’était, à ce moment là, l’apogée, entre guillemets, de notre mouvement ultra français, avec ‘Sup’ Mag’ et tout un contexte favorable à notre expression. Et puis, on a continué en restant fidèle à nos valeurs, en développant notre mentalité. Il y a, forcément, eu des hauts et des bas, des problèmes générationnels, des gros soucis avec la direction des Girondins au début des années 2000. Ces difficultés ont été la fondation d’une excellente relation avec le club, ce qui est assez rare en France, puisque nous avons des liens très étroits avec la direction des Girondins. Cela ne veut pas dire qu’on ne se frictionne pas, bien au contraire, on est continuellement en train de se frictionner, mais il y a un respect et une confiance mutuels. On est relativement libre à Bordeaux, même si évidemment la police combat les fumigènes et autres, avec une certaine légitimité pour arriver à faire les spectacles qu’on veut, à gérer notre périmètre, à avoir des espaces sans stadiers, cela afin de maintenir, aujourd’hui encore, une belle tribune populaire, dans un stade où la présence de l’argent a quand même été exacerbée. »