Afflelou : « J’ai l’impression que s’il avait fallu qu’on en marque quatre, on en aurait marqué quatre »

Président des Girondins de Bordeaux de 1991 (date de la relégation administrative en D2 suite à la sale fin de l’ère Claude Bez) à 1996 (date de l’arrivée de Jean-Louis Triaud), l’opticien et hommes d’affaires Alain Afflelou a, pour la radio du FCGB, GOLD FM, ravivé sa mémoire, 20 ans après le fameux quart de finale de C3 Bordeaux/Milan (3/0).

« On avait fait une campagne publicitaire pour les abonnements où on avait dit « On vous doit une revanche ». La revanche, c’était d’être passé si près d’une qualification européenne en 1995 (7ème de D1 NDLR), avec toutes les déceptions qui allaient avec. J’ai donc dit qu’on allait jouer la coupe Intertoto à fond, d’abord pour l’esprit de compétition, et ensuite parce que ces matches avaient un caractère plus officiel que des matches amicaux. J’y ai fermement cru, surtout quand j’ai vu le tirage au sort. Les joueurs se sont également pris au jeu au fil du parcours, dès le premier match même, où on a gagné 6-2 contre des Suédois. Et puis on a avancé jusqu’en finale de la Coupe UEFA, avec la valeur et le talent incontestables de nos joueurs. Les matchs qui ont été gagnés ne l’ont pas été par hasard. Nous n’avons pas éliminé Milan par hasard, ni sur un coup de pot ou juste parce que les autres ont été mauvais, nous avons gagné parce que nous avons été très bons.

(…) Avant le match retour contre les Italiens, je sentais qu’il y avait un coup à faire parce que les autres avaient déjà joué le match dans leur tête. A la limite ils étaient presque sur le point de nous demander si l’on voulait vraiment jouer le match, tellement ils étaient sûrs qu’il n’y avait pas photo entre les deux équipes. Je crois que c’est ça qui a fait notre force, leur faiblesse psychologique. Quand on a marqué le premier but je me suis dit que c’était possible de les sortir, quand on a égalisé à 2/2 sur l’ensemble de la confrontation, j’étais sur un nuage, je me suis dit que les portent s’ouvraient, et quand on a marqué le troisième, là, j’ai eu… très mal parce que je me suis dit que ça allait être très dur pendant le dernier quart d’heure. Mais ce soir là, j’ai l’impression que s’il avait fallu qu’on en marque quatre, on en aurait marqué quatre. En revanche, je n’aurais pas imaginé qu’il y aurait eu tout ce retentissement national pour les Girondins, avec des félicitations de la France entière. »