Les deux grandes leçons défensives de Marius

Autant ses analyses peuvent parfois faire débat, comme celles de tout le monde, autant, quand Marius Trésor donne des leçons de défense, vu la grande carrière qui a été la sienne à ce poste (avec Marseille, Bordeaux et l’équipe de France), on se tait, on écoute et on en prend de la graine autant que possible :

« Quand j’étais joueur, en défense centrale, je me focalisais uniquement sur le ballon. C’est encore la meilleure chose à faire, rester concentré et faire travailler ses méninges pour ne voir que le plus important dans le football : la balle. Et quand j’avais un face à face contre un attaquant, je ne me laissais pas déconcentrer par ses grigris. Bon, il faut dire aussi qu’à l’époque on pouvait tacler. Plus que maintenant. Les deux pieds en avant, même ras du sol, on siffle aujourd’hui. A mon époque, ça allait moins vite. Défensivement, la règle de ne regarder que le ballon vaut pour tous les postes. Pour ma deuxième sélection en équipe de France, en Roumaine, je jouais arrière droit, ce pour la première fois de ma carrière. Et avant le match, un journaliste vient me faire peur en me disant que je vais avoir comme adversaire direct un joueur qui venait de ridiculiser celui qui était alors considéré comme le meilleur latéral droit d’Europe. Moi je ne le connaissais pas ce Roumain, alors j’allais bien voir. Au final, en ne regardant que le ballon du match, je crois qu’il ne m’a passé qu’une seule fois en 90 minutes et que je n’ai raté qu’une fois le ballon. Je crois aussi que je n’ai jamais autant taclé que durant cette rencontre. Peu importe la feinte qu’il tentait, je me jetais sur le ballon. Mais je ne sais pas trop si maintenant ce serait possible de défendre uniquement comme ça.

La deuxième clé c’est d’être toujours en mouvement, d’anticiper sans arrêt. Un défenseur arrêté, il est mort. Surtout face à un attaquant au gabarit vif. Déjà que l’attaquant est plus technique, si on le laisse se déplacer avant nous c’est fini. Je l’ai notamment appris en défendant sur Bernard Lacombe ou sur Alain Giresse. Il ne faut jamais être statique quand l’adversaire nous provoque, toujours anticiper. Sinon, on est pris de vitesse, et le temps de se retourner on a les reins cassés. Mais si j’ai des problèmes de dos aujourd’hui, ce n’est peut-être pas pour rien non plus (rires). »