Huard : « A force, ça crée peut-être une saturation chez certains de mettre un cadre de travail trop strict »

Toujours lors de sa dernière intervention sur la radio du FCGB, GOLD FM, l’ancien portier des Girondins, Gaëtan Huard – ne partageant pas forcément les mêmes avis que son ancien coéquipier Philippe Fargeon par rapport à la crise actuelle – donne une analyse différente des propos relayés par RMC ce lundi selon lesquels un joueur (anonyme) du groupe voulait « un environnement quotidien plus cool ».

« Il y a des remises en question à avoir dans le sport, c’est normal. Il faut que ça reste dans le vestiaire, mais il faut que quelque chose en sorte de positif, que ça fasse mûrir le groupe et que ça crève l’abcès définitivement pour qu’on reparte sur de bonnes bases. Maintenant il faut passer aux actes et agir, mettre en pratique ce qui a été dit. Aussi, les joueurs qui ne sont pas à leur niveau doivent se ressaisir car sans homogénéité il n’y aura pas de résultats. (…) Il y a un minimum à avoir en termes d’investissement pour pouvoir prétendre à des bons résultats. Mais c’est de plus en plus dur de le faire accepter. Les mentalités changent…

(…) Willy Sagnol est encore un jeune entraineur, il a juste connu l’Équipe de France Espoirs avant de venir aux Girondins. Il a voulu imposer des choses ici, comme tout le monde le fait en arrivant. Chaque entraineur s’appuie sur ce qu’il connait et sur ce qu’il a vécu, c’est normal. Lui a connu une carrière de joueur exceptionnelle, surtout au Bayern Munich, où il a connu une rigueur, une culture complètement différente qu’il essaye d’amener. Mais à Bordeaux, même s’il doit y avoir de la rigueur, tu ne peux pas tout imposer comme ça. En France, on sait bien que t’as le droit de lever la main et de protester contre tout, surtout la jeunesse qui est dans un état d’esprit de revendication… Moi, la meilleure saison que j’ai connue aux Girondins, c’est sans hésitation l’année en Ligue 2 (91/92 NDLR)., quand on avait rendez-vous à 17 heures pour la collation, comme les Anglais, sans manger, dormir et vivre à 100% pour le football. A force, ça crée peut-être une saturation chez certains de mettre un cadre de travail trop strict, d’autant plus quand il y a beaucoup de matches qui s’enchaînent, comme en ce moment. Je ne suis pas sûr que ce soit très pertinent d’imposer des règles de vie comme le petit-déjeuner d’avant entraînement.

(…) Quand j’étais joueur, j’en ai fait des mises au vert trois jours avant le match. A chaque fois j’étais sûr qu’on allait passer à travers lors du match, et ça ne manquait pas… Je me souviens notamment d’une avant d’aller à Karlsruhe, en Allemagne, où on n’avait fait que dormir, manger et regarder la télé. Résultat, on était tous « défoncés », on n’avançait pas… Il faut trouver un bon équilibre pour créer une vraie dynamique, notamment avec des joueurs dont les formes physiques ne sont pas les mêmes. Mais surtout, il faut remettre le bleu de chauffe, la tenue de combat, même si on n’est pas bons… »