Gautreau : « En France, les présidents des clubs viennent commenter les faits de jeu chaque semaine »

Toujours dans le grand débat de l’After Foot, hier soir sur RMC (« Les dirigeants de Ligue 1, principaux responsables du faible niveau de notre championnat ? »), Florent Gautreau s’est livré à une critique globale de la structure des clubs français :

« On voit bien qu’il y a un problème dans la structure des clubs. A mon avis, le vrai souci, si tu as des présidents qui sont aussi des investisseurs – déjà, la question se pose déjà sur ça -, c’est la structuration des clubs : directeur sportif, manager à l’anglaise, cellule de recrutement. (…) En France, les présidents des clubs viennent commenter les faits de jeu chaque semaine. Il n’y a aucun recul, aucune hauteur. Les dirigeants doivent s’entourer, pour avoir une politique sportive. Ça manque en France.

(…) En fait, on mélange un peu tout entre entraîneur et président. Parfois on dit qu’on laisse faire car chacun son job, mais après ça vient sur le banc, ça va dans les vestiaires, ça parle aux arbitres, ça commente les compos. Certains, comme Loulou Nicollin à Montpellier, sont bien contents de faire un peu cette tambouille… Mais je ne comprends pas pourquoi les présidents font ça. Ou plutôt, je comprends qu’ils le font mal, même Aulas. On a un gros maque de structure, et le plus grave, c’est que souvent c’est voulu par les présidents, et ça fonctionne mal. »

Réagissant aux dires de son collègue par rapport à cet angle d’analyse, Daniel Riolo enquille sur le cas pratique bordelais (car un auditeur vient d’appeller et qu’il est supporter du FCGB) et le fait que Jean-Louis Triaud soit un président au statut de bénévole, dans un organigramme délesté de directeur sportif et où JLT est surtout le représentant d’un actionnaire qui met de l’argent… ou pas :

« A Bordeaux, Triaud bénévole ça pose quand même un problème. Il faut que ce soit professionnel, on est dans un monde pro, chacun doit être concerné du début à la fin. Triaud, on dit souvent qu’il a eu des succès… Ouais, ok, mais ça n’exonère pas le fait qu’on ne peut pas gérer un club en bon père de famille, à la petite semaine. Il faut être là tout le temps.  Après, je sais qu’on peut se planter une année et réussir ensuite. Je souhaite à Bordeaux une économie aussi florissante que celle de Dortmund aujourd’hui  (un exemple qui passait en tête de l’animateur Gilbert Brisbois et sur lequel il rebondit NDLR) – après avoir pourtant été en faillite dans la gestion de l’après Ligue des Champions 97 -, avec des présences régulières en Ligue des Champions  et dans le haut du tableau en championnat. Mais entre leur public, le budget, la ville, le potentiel économique on est dans un autre monde avec cette comparaison que tu donnes en exemple… »