Ducasse : « Parfois, je disais que j’allais arrêter pour jouer chez les amateurs »

Depuis cet été, l’ancien espoir bordelais Pierre Ducasse (28 ans) joue à Boulogne sur Mer, en National, après un an sans contrat suite à un passage de 3 ans au RC Lens (Ligue 2) marqué par de trop nombreuses blessures. Le récupérateur né et formé au FCGB est revenu, dans un numéro de France Football d’il y a quelques semaines, sur la galère qu’il avait vécue ces dernières saisons, avant le « happy end » final à l’USBCO.

« Lens ne pouvait prolonger personne après sa montée. Nous étions plusieurs à devoir
partir. Mais comme j’ai su très tôt que je ne serais pas prolongé,
j’étais préparé. J’espérais vite retrouver un club, même en Ligue 2 ou
en National. (…) Je touchais le ballon deux fois par semaine, et le reste du temps je faisais du foncier. Ce n’était pas toujours évident de se motiver le matin quand le réveil sonnait. Heureusement j’avais la volonté. Je me suis accroché et je n’ai pas pris un gramme.

(…) On se pose pas mal de questions dans ces moments-là. Surtout quand vous
voyez les clubs reprendre, puis les Championnats. Vous ne comprenez pas
toujours… J’étais disposé à faire des essais ou à rebondir en
National, mais on ne m’a rien proposé. Je recevais des propositions exotiques. Ma femme était enceinte, je ne voulais pas partir comme ça. Je n’avais rien d’autre…
Heureusement, j’avais un peu investi dans l’immobilier, mais les impôts faisaient mal. À côté de ça, j’arrivais à regarder le football à la télé. Une fois, les Girondins m’avaient invité au stade, mais je n’y suis pas allé. C’était un peu dur…

(…) J’ai changé d’agent. Il m’a bien boosté. Parfois, je disais que j’allais arrêter pour jouer chez les amateurs. Il me disait de tenir. Il a bien fait. Je ne veux pas accuser mon ancien agent. Il n’y avait peut-être rien, mais je n’avais
quasiment pas de retour. On me proposait des pays exotiques. L’inde
ou le Kazakhstan, par exemple. Mais je ne voulais pas partir là-bas.
J’étais trop jeune pour ça. Je pensais vraiment pouvoir rebondir
. J’ai essayé partout, mais c’était compliqué. Le marché était assez
bizarre cet été-là.

(…) Heureusement ils m’ont accueilli à bras ouverts. J’avais des amis proches là-bas. J’ai vite dit oui. Je vous assure qu’on ne cherche même pas à négocier le salaire dans ces cas-là (Rire). Sans rire, Boulogne a des installations superbes, un beau projet, c’est vraiment parfait. Ma période noire est oublié. Je suis quelqu’un qui sait relativiser. Et puis, ce n’est pas parce que Pierre Ducasse n’avait pas de club que tout allait s’arrêter. Aujourd’hui je m’éclate. »