Triaud : « S’ils sont au taquet, en termes de qualité, c’est qu’ils sont plus mauvais que je ne le croyais »

Nous ne sommes qu’en octobre, après seulement 2 mois et demi de compétition, et on ne compte déjà plus les coups de gueule du président Jean-Louis Triaud. Cette fois c’est dans Sud Ouest, après le 0-0 contre Montpellier à domicile lors de la 10ème journée de Ligue 1, que JLT ressort les griffes pour, encore, secouer les joueurs.

« J’éprouve de la frustration, de la mauvaise humeur, de la contrariété. J’ai l’impression qu’on le fait exprès de tout faire à l’envers. En première période, on est quatre alignés devant, quatre alignés derrière, avec 70 mètres entre les deux lignes. Je pense que l’entraîneur l’a vu et a essayé de corriger. Ce n’est pas une question de talent ou bien de physique, c’est une question d’organisation. On a beau répéter, je ne sais pas ce qu’il faut faire. Je ne comprends pas que les garçons ne parviennent pas à répéter le b.a.-ba du football.

(…) Certains ont joué avec le frein à main. Ils sont professionnels. Des équipes, comme Caen, Angers, Reims, qui ont certes de bons joueurs, gagnent les matchs, prennent les points. Sur le terrain, ils ont une organisation sans faille. Parce que nous sommes une équipe réputée supérieure, on n’a pas besoin de respecter une organisation ? C’est insupportable. (…) On a deux garçons au milieu qui doivent écoper 60 mètres, on ne peut pas avoir de folie. Il n’y a pas de passes, pas de ballons. Soit on était quatre alignés devant dos au but, cela ne sert à rien. Quand parfois on prenait les couloirs, le gars centrait pour rien, il y avait sept Montpelliérains, le premier Bordelais se trouvait à 25 mètres du but. Comment peut-on marquer des buts ? À part récupérer un deuxième ballon… Il y avait une carence totale sur le placement, l’organisation.

(…) Oui, Bordeaux est malade. On ne fait que des matchs nuls. Et même si on finit invaincus avec 38 matchs nuls, on est en Ligue 2. Il va falloir quand même que l’on joue avec un peu plus d’ambition. Il faut que l’on comprenne que le football est un sport collectif et que le collectif cela se joue en bloc, solidaire, et que si l’on veut déstabiliser l’adversaire, il faut aller le chercher, ne pas attendre les ballons, essayer d’anticiper, etc. Il va falloir travailler nos gammes… (…) Le gars qui ne respecte pas les consignes de l’entraîneur, il ira faire un tour sur le banc, quitte à perdre deux matches d’affilée. C’est mieux que de faire une saison merdique…

(…) Je vais finir par croire M. Aulas qui avait dit qu’il avait envoyé une équipe en bois. À Paris, on s’est battus. À croire que l’on n’est mobilisés que contre les grosses équipes. Peut-être que c’est plus profond. Quand on est dans la position du favori, on ne sait pas l’assumer. (…) Willy Sagnol, cela fait un mois et demi qu’il le répète. Moi, dix ans. On verra que les entraîneurs des équipes qui ont perdu diront la même chose. Mais quand c’est le discours de garçons qui peuvent faire mieux, on ne peut pas l’admettre. S’ils sont au taquet, en termes de qualité, c’est qu’ils sont plus mauvais que je ne le croyais. J’avais déjà donné l’avertissement. On va voir si on est aussi mauvais face à Troyes et Ajaccio que contre Montpellier. Mais j’en ai peur… »