Obraniak : « J’aurais pu rentrer en Europe de l’ouest, mais j’aurais été obligé de faire une croix sur pas mal de choses »

5ème épisode (sur 7) du feuilleton sur la carrière de Ludovic Obraniak pour France Football. Après sa formation et son vécu en L1, son expérience en sélection polonaise, son passage raté en Allemagne et son faux malaise cardiaque en Turquie, l’ancien milieu offensif bordelais (janvier 2012 – janvier 2014) aborde son dernier choix de carrière, l’ayant amené à jouer actuellement en Israël.

« Les contacts avec Haïfa se sont faits par l’intermédiaire d’un agent qui travaille beaucoup avec Israël. Il a appelé mon représentant. On s’est mis en contact comme ça. Je n’ai pas fermé la porte, du coup, on a pu discuter. Jusque-là, je m’entraînais avec l’équipe des jeunes du Werder Brême et, à un moment donné, ça commençait à faire long, il fallait faire un choix. Comme tous les critères étaient réunis, j’ai décidé de signer ici pour deux ans plus une année en option.

J’ai eu la possibilité de revenir en France. (…) J’ai eu quelques coaches au téléphone, on a échangé, mais ça ne s’est pas concrétisé. J’aurais pu également aller en Angleterre, en Grèce, et même au Japon. Mais le mercato, chaque année, ça devient de plus en plus difficile. Les clubs sont touchés, ils regardent plus sérieusement leurs dépenses. Du coup, il y a beaucoup de joueurs sur le marché. Il y a certains clubs qui sont inaccessibles. Ce n’est pas une surprise si je vous dis aujourd’hui que ça marche par réseau. Si tu es avec un certain type d’agents, tu auras peut-être plus de chances de toucher certains types de clubs.

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L’intérêt était de trouver un challenge sportif intéressant tout en gardant les conditions que je pouvais avoir sur ma dernière année de contrat à Brême. C’est pour ça que cela a pris beaucoup de temps et que cela s’est décanté sur la fin. Dans toutes négociations, c’est lorsqu’on arrive près de la deadline que les choses bougent. J’aurais pu rentrer en Europe de l’ouest, mais j’aurais été obligé de faire une croix sur pas mal de choses. Effectivement, à 30 ans, je n’étais pas prêt à lâcher du lest sur la partie financière. Un retour en Europe aurait été préjudiciable à ce niveau, je ne m’en cache pas. Ici, le challenge sportif était intéressant, le financier également donc je m’y retrouvais. Si j’avais voulu revenir en France, j’aurais dû diviser mon salaire par deux.

Sportivement, je n’avais aucune connaissance du niveau de la Ligue israélienne
. Disons que le Maccabi Haïfa et Tel Aviv sont les deux clubs qui jouent régulièrement la Coupe d’Europe, que ce soit la Ligue des champions ou la Ligue Europa. J’avais notamment eu l’occasion de les jouer lorsque j’étais aux Girondins de Bordeaux (NDLR : en phase de poules de la Ligue Europa en 2013/14). Comme le Maccabi Haïfa était un des clubs les plus populaires du pays, j’ai décidé de tenter l’aventure. Entre mon expérience en Turquie, à Rizespor (NDLR : où il évoluait en prêt la saison dernière), et puis Haïfa, c’est vrai que cela fait beaucoup de changements. Pendant les trois quarts de ma carrière, j’ai connu des passages stables et réguliers dans les clubs : j’ai fait toute ma formation à Metz, je suis resté six ans à Lille, deux à Bordeaux. Mais depuis que je suis arrivé à Brême, j’ai un peu manqué de stabilité. Là, le fait de pouvoir se baser sur un contrat de deux ans, ça fait du bien. J’ai beaucoup appris en Turquie et je suis sûr que ce sera la même chose ici. Je vois autre chose et, pour l’instant, ça me plaît plutôt bien. »