Battiston : « Que les progrès se fassent plus rapidement et durent »

Sur l’antenne de la radio du club, GOLD, l’entraîneur de la réserve et directeur du centre de formation des Girondins de Bordeaux, Patrick Battiston, a continué de tirer la sonnette d’alarme après le début de saison de ses jeunes joueurs (3 défaites et 3 nuls en 6 matches de championnat). L’ancien défenseur international voit cependant du mieux et le dit également.

« Sur la fin du dernier match contre Fontenay (2-2), il y a eu de bonnes choses, et on a été un petit peu lésés sur des décisions arbitrales, avec deux pénaltys flagrants qui nous ont été refusés, donc je pense qu’on aurait pu remporter ce match-là. Puis on a eu aussi des réactions plutôt positives, que ce soit à Viry Châtillon (0-0) ou contre Vitré (1-1), où on a manqué d’efficacité. Sur le bilan, on peut regretter nos faiblesses défensives sur les buts que l’on a pratiquement toujours donnés à l’adversaire. Le constat que l’on fait, c’est qu’on a donné des buts sur des erreurs grossières, monumentales ! Il faut que ça change, qu’on arrive à être plus performant et plus efficace. On ne peut pas se réfugier derrière le fait d’avoir un groupe jeune, ce sont des erreurs techniques, il faut y remédier, il faut que chacun prenne conscience aussi de l’importance de sa présence dans l’équipe et je crois qu’il y a cette prise de conscience maintenant, sûrement grâce à la confiance. M mais au-delà de ça, c’était l’état d’esprit qu’il fallait retrouver. J’ai l’impression que c’est un petit peu mieux, mais comme c’est toujours un peu fragile, je ne peux pas donner une assurance totale sur l’impression que je peux avoir aujourd’hui.

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(…) On reste une équipe qui est dernière de sa poule, qui doit se ressaisir. Est-ce que les joueurs vont prendre conscience de l’urgence de la situation ? Je pense qu’ils le sont déjà et qu’ils ont tous envie de montrer autre chose. Ils savent pertinemment que tout le monde regarde le classement, qu’on est dernier, et que ça fait une mauvaise image, même si on sait pertinemment que ça devient de plus en plus difficile. Beaucoup d’équipes de Ligue 1 ont leur équipe réserve en CFA 2, et qui restent en CFA 2, mais on ne peut pas se réfugier derrière ça, et on doit essayer d’être digne du rang que l’on occupe. La réussite individuelle ça passera par la réussite collective, par les résultats que l’on peut avoir, donc on va montrer que l’on peut jouer – peut être pas les premiers rôles -, que l’on peut rivaliser avec des garçons qui sont bien plus chevronnés et qui ont fait des formations dans des clubs professionnels ou dans des équipes amateurs qui s’entraînent tous comme nous. Maintenant les clubs sont pratiquement dans le même nombre de séances que nous, avec des joueurs qui ont de la maturité. On a un challenge extraordinaire à relever, puis il faut impérativement que l’on soit déjà capable de remonter au classement, comme on l’a réussi les années précédentes. (…) Durcir le ton ? On l’a déjà fait. Mais, les paroles, les paroles, les paroles,… ce qui compte ce sont les actes, la façon dont on s’entraîne tous les jours, de savoir ce qu’on fait à l’entraînement, à quelle heure on vient, on repart, ce qu’on a fait pendant les séances et puis ce qu’on fait en-dehors. C’est important, il y a une éducation à avoir, le travail fait avant l’entraînement, pendant et après, ce qu’on fait chez soi, comment on s’alimente, les heures de sommeil. J’ai durci le ton depuis le début, tout le temps. On apprend, on essaye de parler, d’éduquer, parfois ça rentre dans une oreille et ça ressort par l’autre, mais je pense que là il y a un petit déclic. Maintenant il faut que ce soit efficace et surtout qu’on arrive à gagner, autrement ça va être compliqué pour essayer de rester en CFA, et l’objectif c’est de rester en CFA.

(…) C’est vrai que Valentin Vada va mieux, il y a eu une prise de conscience chez Adam Ounas aussi, mais tout le monde doit être comme ça. Pour être professionnel, il ne suffit pas de jouer 1h30 et d’attendre le prochain match, il y a un mode de fonctionnement, une vraie rigueur, un investissement, une volonté, une détermination, un mental à toute épreuve à avoir. On a progressé, je voudrais que ça continue, que les progrès se fassent encore plus rapidement et que ça dure, c’est le plus important. Il va falloir qu’on arrive à jouer la même partition tous ensemble. (…) Ne pas tout faire pour réussir, c’est ce qui est regrettable. Je pense que quelquefois, il y a eu des attitudes qui m’ont contrarié, j’ai pu mettre en avant quelques joueurs, peut-être d’une façon brutale, mais c’est fondamental, il faut mettre les joueurs devant leurs responsabilités. On doit montrer qu’on est capable de répondre aux attentes, et chez les pros, elles sont énormes. (…) il ne faut pas que les joueurs se disent ‘on est dans l’antichambre des pros donc peu importe, si on est passé par les différentes catégories, on passera de la CFA aux pros’. Entre les U19 et la CFA, c’est énorme, et de la CFA aux pros, c’est encore plus important comme écart. Il n’y a rien de linéaire, c’est de plus en plus compliqué. »