Bordeaux face à ses limites (1-2)

La ville d’Agen a donc accueilli hier, dans son stade Armandie, le FC Girondins de Bordeaux et le Milan AC, qui se sont « retrouvés » vingt ans après leur mythique double opposition en Coupe UEFA.
S’il aura fallu attendre et attendre avant que les grilles d’Armandie ne s’ouvrent enfin et que les spectateurs puissent prendre place dans les gradins, certains auront pu voir, pendant cette attente, l’arrivée de… Gernot Rohr, venu commenter le match pour Gold FM.
Sous un beau soleil, Armandie aura ensuite été le théâtre d’une pièce plaisante à suivre partagée en deux actes où les Girondins auront affiché deux visages : le premier, celui d’une équipe empruntée et à la recherche de repères ; le second, bien plus combatif et tonique, aperçu principalement en deuxième période.
Jérémy Toulalan s’impose déjà

En première période, l’apport de Jérémy Toulalan s’est rapidement fait sentir dans l’entre-jeu bordelais. Précieux, l’ancien monégasque sait quoi faire du ballon. Son calme et son expérience lui ont notamment permis de se débarrasser du marquage des Milanais qui venaient au pressing. Sa technique, elle, lui a permis d’adresser quelques transversales de qualité. Et si son entente avec Valentin Vada n’aura pas été une réussite (il reste encore des automatismes à créer), l’apport du récupérateur aux 36 sélections en Bleu devrait soulager le FCGB, dans un secteur de jeu où Willy Sagnol aura préféré aligner des milieux relayeurs ou des « box to box »  au détriment d’un vrai socle défensif sécurisant le collectif.
Jérôme Prior est paré
Aligné durant toute la rencontre, laissant le tout jeune Over Mandanda trépigner sur le banc des remplaçants, Jérôme Prior a répondu présent à Agen hier. Le portier bordelais, pas bien vieux non plus, auteur de deux parades décisives et de plusieurs autres arrêts a été abandonné par sa défense sur les deux buts encaissés, bien qu’on puisse lui reprocher une mauvaise relance sur la perte de balle de Vada amenant l’ouverture du score. Avec un Paul Bernardoni actuellement en sélection U19 pour l’Euro et un Cédric Carrasso qui revient de blessure (et qui a écopé de trois matchs de suspension avec sursis après l’affaire des paris interdits), Jérôme Prior aura donc marqué des points pour obtenir le statut de gardien titulaire, au moins en début de saison.

Diego Contento, la tête à l’envers
Remué d’entrée de jeu par les attaques milanaises, qui ont rapidement « squatté » son couloir, Diego Contento aura connu un match très difficile. « Il joue en retrait ou il perd le ballon » aura résumé un supporter en tribunes, assis juste devant nous. Rentré en cours de la seconde période, Maxime Poundjé aura apporté plus de punch et d’impact physique que l’ancien joueur du Bayern Munich.
Valentin Vada et Malcom crescendo

S’il perd la balle sur le premier but milanais, Valentin Vada aura touché un nombre de ballons assez intéressants contre les Italiens. Timide en première période et à la recherche de son périmètre de jeu avec un Jérémy Toulalan déjà à l’aise à ses côtés, le jeune argentin aura haussé son niveau durant la seconde période avant de laisser sa place à Mauro Armabarri, averti d’un carton jaune pour une vilaine faute et pas plus en vue que cela par ailleurs.

Dans le même ton que Vada, Malcom aura eu du mal à entrer dans son match avec des pertes de balles facilement évitables sur des contrôles ou passes raté(e)s. Le Brésilien, qui est sorti en seconde période avant de rentrer à nouveau dans le match, aura parfaitement vécu cette coupure. Il est le joueur qui a le plus tenté. Des frappes de loin, de près, cadrées ou non, ou encore un face à face manqué après une course d’une vingtaine de mètres, le jeune attaquant bordelais est, surtout, l’unique buteur du match côté aquitain après un service en or d’Abdou Traoré. Prometteur, comme sa fin de saison 2015/16.

Au lendemain de son match perdu contre Milan, Bordeaux poursuit sa préparation. Avec quelques bons signes et certains qui inquiètent déjà, les Marine et Blanc s’apprêtent à démarrer une nouvelle semaine d’entraînement, avec un match amical contre Bilbao au programme samedi. L’occasion de monter encore en régime et de continuer à construire ce Bordeaux de l’ère Gourvennec dont les recrues, à part Toulalan, se font attendre.