Défaite encourageante face au Shakhtar Donetsk (1-2)

Trois jours à peine après avoir battu Nice (2-0) pour (bien) commencer le stage de préparation physique à Divonne-les-Bains, le FC Girondins de Bordeaux avait rendez-vous ce mardi soir avec un tout autre client : le Shakhtar Donetsk, quintuple champion d’Ukraine en titre et vainqueur de la Coupe UEFA 2009. La rencontre, deuxième match amical pour Bordeaux mais déjà le 8ème pour le Shakhtar entraîné par Mircea Lucescu, avait lieu à partir de 19 heures au Bouveret (Suisse), dans un « stade du Bout du Lac » plutôt très champêtre mais disposant d’une pelouse en très bon état, qui ferait pâlir bien des clubs pro en France.
Grâce à la chaîne du club ukrainien, ce duel, très engagé pour un simple match amical, était ainsi diffusé en direct et en intégralité sur le net. Vous pouvez d’ailleurs (re)voir la rencontre grâce au flux vidéo ci dessous.

Pour commencer le résumé et l’analyse du match, voici les compositions des deux équipes et leurs évolutions durant la rencontre :

Bordeaux (1ère période) : Jug ; Faubert, Sané (cap), Pallois, Orban ;
Plasil, Sertic ; Saivet, Khazri, Touré ; Sacko.

Bordeaux (2ème période) : Jug ;
Mariano, Sané (cap), Orban, Poundjé ; Plasil, Traoré ; Rolan, Khazri
(Kaabouni 75e), Djigla ; Sala.

Shakhtar Donetsk
: Kanibolotskyi ; Srna,
Kryvtsov, Rakitskyy, Shevchuk ; Ilsinho, Stepanenko ; Costa, Teixeira,
Taison ; Adriano. (Ordets, Marlos, Butko,
Grechyshki et Bolbat sont entrés en jeu durant la seconde période)

De façon assez surprenante vu les dynamiques de préparation des deux équipes, se sont les Bordelais qui démarrent très fort avec une circulation de balle rapide et fluide, une très bonne occupation du terrain, du mouvement et pas mal d’audace dans les tentatives d’attaques. Jaroslav Plasil occupe un rôle défensif sur le terrain, le plus souvent celui du joueur juste devant la défense, voire qui s’intercale entre les deux centraux (Nicolas Pallois et Lamine Sané) en phase offensive, mais y fait admirer ses qualités de relance. Le Tchèque, que l’on avait – paradoxalement – rarement vu aussi présent au cœur du jeu aquitain depuis longtemps, manque même de faire une passe décisive à la demi-heure de jeu, mais Hadi Sacko rate la finition. Le N°12 des Marine et Blanc manquera d’ailleurs 3 autres occasions nettes, qui auraient pu donner un avantage de 2-0 aux Girondins.

2-0, car c’est Thomas Touré, de la tête, qui avait ouvert le score juste avant le quart d’heure de jeu sur un centre de Grégory Sertic, qui avait pris le côté droit. Déjà le 2ème but en 2 matches amicaux pour ce jeune que l’on attendait pas forcément et qui monte en puissance… Passée cette première demi-heure largement à l’avantage de Bordeaux, les Ukrainiens reprennent vite la main et font basculer la rencontre juste avant la pause, en moins de 3 minutes. D’abord grâce à un pénalty concédé par Pallois après une mauvaise relance d’Orban, aligné cette fois comme arrière latéral gauche, puis sur une finition à bout portant suite à un débordement et un centre venu de la droite. Le double buteur n’est autre que le redoutable Luiz Adriano, finisseur attitré du club phare de Donetsk depuis 2007.

Au retour des vestiaires, plusieurs changements sont effectués. Mariano, Maxime Poundjé, Abdou Traoré, Diego Rolan, David Djigla et Emiliano Sala rentrent dans le 4-2-3-1 modulable en 4-1-4-1 de Willy Sagnol. Younès Kaabouni entrera lui aussi en fin de match à la place d’un Wahbi Khazri qui aura très bien tiré les coups de pieds arrêtés, provoquant presque à chaque fois des duels dangereux dans la surface adverse. Le match se durcit, le jeu est donc moins spectaculaire, mais l’intensité, vraiment étonnante pour une rencontre amicale et notamment symbolisée par un pressing régulier des Bordelais à la perte de balle, reste très présente. Cependant, l’engagement des Girondins et leur volonté d’attaquer rapidement, du côté de Maxime Poundjé le plus souvent, seront peu à peu mis sous l’éteignoir par l’équipe de Shakhtar qui tiendra sa victoire jusqu’au bout et s’offrira même quelques situations d’enfoncer le clou sur des contres. Car en essayant de déséquilibrer l’adversaire, Bordeaux s’est, logiquement, découvert;

Ainsi, on relèvera, en négatif, certains errements coupables d’Orban derrière, surtout en première mi-temps quand il évoluait arrière gauche, les ratés d’Hadi Sacko, pourtant généreux dans l’effort, et quelques pertes de balles précoces de Sané (qui a porté le brassard malgré la présence de Sertic, premier capitaine) et Pallois. Ces derniers ont donné des sueurs froides inutiles à un Azbe Jug auteur de plusieurs parades et ont été l’exemple d’un Bordeaux prenant parfois trop de risques dans des zones où le jeu ne l’imposait pas. Les blessures de Lamine Sané (cuisse) et d’Hadi Sacko (genou) sont aussi des points noirs de cette soirée, à laquelle Cédric Carrasso, Nicolas Maurice-Belay et Marc Planus, trois éléments pas encore au top physiquement, n’ont pas participé, tout comme Alou Diarra, pour des raisons d’ordre pratiques. N’étant pas (encore ?) sous contrat avec le club, le récupérateur qui fêtait ses 33 ans ce mardi 15 juillet ne devrait, en effet, pas jouer lors des matches amicaux, pour des questions d’assurance (éventualité d’une blessure).

Pour en revenir à ce match perdu contre le Shakhtar Donetsk. Cela reste, malgré tout, une défaite assez encourageante et on comprend pourquoi donc Sagnol s’est déclaré plutôt satisfait et optimiste quant au jeu pratiqué par ses troupes. A confirmer lors des prochains matches, avec un score favorable en prime si possible, dont celui qui arrive contre Bruges, vendredi en Belgique.